UN CADEAU A OFFRIR (OU A S’OFFRIR) ?
Une paire de frioulanes. C’est ainsi que l’on nomme les chaussures traditionnelles fabriquées artisanalement dans la région du Frioul et adoptées par les gondoliers de Venise dès les années 60. La semelle en gomme permet d’adhérer au bateau sans l’abîmer. Et depuis qu’un chef d’orchestre de teatro de la Fenice est monté sur scène avec, pas un vénitien ne peut s’en passer. Cousues de fil blanc, recouvertes de velours et ornées de passementerie, elles sont d’un chic fou. Sans compter qu’elles sont disponibles dans une variété de couleurs infinie. Au début, on est dérouté par l’aspect pantoufle puis l’on s’y fait avant de ne plus pouvoir les quitter tant elles sont souples et légères. Entre 50 et 79 euros selon la marque et la qualité. Deux adresses : Rivoaltus, une élégante boutique logée sur le pont du Rialto. Dès 53 €, toutes les tailles, toutes les couleurs disponibles. Sinon, Piedaterre, Campo Santo Stefano, version haut de gamme 79 euros.
UNE VISITE INCONTOURNABLE ?
Celle du Teatro La Fenice, l’un des opéras les plus célèbres du monde. C’est ici que Verdi a créé Rigoletto et la Traviata et que la Callas a donné ses plus beaux concerts. Même si vous n’avez pas l’occasion d’assister à un opéra, offrez-vous la visite libre et passionnante en téléchargeant l’application proposée à l’entrée. Modèle de théâtre à l’italienne du XVIIIe siècle, rococo en diable, la salle brille de tout ses ors. On est fasciné par la richesse du décor et les détails de son ornementation. Victime de 2 incendies, elle renaît de ses cendres à chaque fois plus belle. Un Phoenix on vous dit (Fenice) !
UNE ETAPE OBLIGEE POUR LES FOODIES ?
Définitivement l’« Osteria alle testiere ». Un bistrot modeste et chaleureux, 20 couverts à tout casser, pas de terrasse et des tables réservées des semaines à l’avance. Luca, le sommelier, et Bruno, le chef, ont tout compris : depuis plus de 20 ans, ils appliquent la même formule : les meilleurs poissons et fruits de mer de la lagune (poêlée de petits couteaux et calamarettis juste sortis de l’eau… à tomber), les légumes les plus frais des îles avoisinantes et une cuisine d’instinct et de produit, enracinée dans l’histoire de la culture vénitienne. La carte des vins élaborée par Luca vaut à elle seule le détour, d’autant que la Vénétie est riche en pépite viticole. Allez-y !
UNE VISITE SPECIALE ENFANT ?
Rossana, guide vénitienne francophone propose des visites guidées ludiques sous forme de chasse au trésor. Comptez 2 h de visite minimum. Nous avons choisi de partir sur les traces de Marco Polo, célèbre marchand vénitien dont le voyage jusqu’en Chine, au XIIIe siècle, est resté célèbre grâce à son livre-récit « Le Devisement du monde ». Il aurait même inspiré Christophe Colomb deux siècles plus tard. L’occasion de découvrir les symboles de Venise : le lion, Saint Marc, la tour de l’horloge, les masques… toute la famille se régale. Merci Rossana !
UNE SOIREE HORS DU TEMPS ?
Inconditionnelle de chant lyrique, il m’était difficile de quitter Venise sans assister à un opéra. Pas de concert prévu à la Fenice et la crainte d’une soirée trop longue pour mon fils m’ont fait opter pour une formule originale : un opéra chanté dans un véritable palais vénitien. De 20 h 30 à 22 h 30, les trois actes se déroulent dans 3 pièces différentes, pour une quarantaine de spectateurs. Excitante ambiance de concert privé. Je craignais que les voix ne soient, elles aussi, en format réduit mais l’apparition d’Anna Bordignon en Violetta (la Traviata), qui chantera bientôt aux cotés de Placido Domingo, met la barre très haut. Les salles semblent construites pour l’acoustique, les boiseries font vibrer les notes et l’on se sent emporté par la puissance et la nuance des voix. Le verre de prosecco offert à l’entracte et siroté au balcon avec vue sur le grand canal ajoute au rêve ! Environ 80 euros (raisonnable aux vues des prix de l’opéra). Musica aPalazzo.
UNE GLACE EN TERRASSE ?
Nous avons essayé tous les glaciers recommandés par le guide du routard (merci à eux, le guide est toujours au top !) et c’est la gelateria Paolin qui a remporté nos suffrages. Ce modeste petit bar au décor carrelé style années 50 se prolonge par une immense terrasse plein soleil sur l’une des places les plus animées de Venise : le campo santo stefano. On a craqué pour la noisette et le sorbet chocolat noir. On y sert aussi des plats simples et généreux, sandwichs, pizzas, pâtes et surtout un chocolat chaud d’anthologie. Le spritz (le cocktail emblématique de Venise) à l’apéro, c’est ici aussi. Un vrai kiff !
UNE BALADE SUR LES CANAUX A PETITS PRIX ?
Certes, les taxis sont très chers (sans parler des gondoles) mais il est impossible d’envisager quitter Venise sans avoir parcouru le grand canal en bateau. Le bon plan consiste à acheter un billet de vaporetto (le bateau-bus de la ville emprunté par tous les vénitiens), à vous rendre à la station Giardini, à l’Est de Venise, et à utiliser la ligne 1 en vous laissant porter jusqu’à la gare. Un conseil : faites-le en début de soirée - Venise n’est jamais plus belle qu’entre chien et loup - l’affluence diminue et vous pouvez espérer vous asseoir sur les sièges extérieurs. Le trajet dure environ 1 h et restera gravé dans votre mémoire toute la vie.
UNE EGLISE SECRETE ?
L’église Santa Maria dei Miracoli. Toutes les églises sont belles à Venise mais j’avoue avoir un faible pour l’une des plus petites et des moins connues. Elle ne contient pas de toiles de maîtres comme celle des Frari ou la Scuola Grande San Rocco mais elle apparaît comme un mirage au détour d’une ruelle, bordée par un canal dans le quartier de Cannaregio. Couverte de marbre polychrome (ce qui est rare à Venise ou les constructions sont en briques et crépi pour limiter le poids des bâtiments), elle témoigne d’une rare finesse dans ses proportions et dans la délicatesse de ses décors. Beaucoup de vénitiens s’y sont mariés et on les comprend.
UNE ACTIVITE INCONGRUE ?
Et si vous appreniez à manier une gondole ? On ne sait jamais, ça peut servir si vous décidez de tout plaquer pour vous installer à Venise (je n’en suis pas loin…). Le maniement d’une gondole vénitienne n’est pas chose aisée. Les canaux sont souvent très étroits, peu profonds, les bateaux nombreux et les conducteurs pas toujours disciplinés. Bref, il faut savoir jouer des bras (et des pieds comme on le voit sur la photo) pour se frayer un chemin. J’y allais sans conviction, vannée par une journée de marche continue, l’heure et demie de conduite debout me paraissait insurmontable. J’avais tort, Martha, qui manie le français avec autant de facilité que la gondole, nous a permis de maîtriser les rudiments de cette conduite en quelques explications, mais aussi de découvrir l’un des quartiers les plus charmants et les moins touristiques de Venise : Cannaregio.
… POUR DINER OU PRENDRE L’APERO DANS LE QUARTIER… ?
Si vous finissez votre cours à l’heure de l’apéro, offrez-vous un verre dans l’un des bars à vin qui longe le canal de la Misericordia, à deux pas de là. Une concentration de « bacari » inédite à Venise, tous prolongées par une terrasse au bord de la Fondementa della Misericordia , un des lieux les plus sympas de Venise. On vous conseille l’incontournable Vino vero, bar à vins et à « cicchetis » ou l’Osteria Da rioba pour une version plus resto et des plats un peu plus travaillés.