A CROQUER 8 - 50 ANS, DU RIRE, DES RIDES ET DES VITAMINES !

Le 27 février 2023, je franchirai le cap des 50 ans. Que dis-je… un cap, une péninsule ! Maturité, dites-vous ? Je retiens que la maturité signifie pour un fruit atteindre son apogée de saveur. Mais n’oublions pas qu’il chute rapidement ensuite ! Ce qui est certain c’est que vieillir nous impose d’être philosophe à défaut d’être rock and roll : se libérer des diktats de la séduction, apprécier la lenteur, la nature, le calme, la lecture… la cuisine ? Les priorités changent, le rythme aussi et c’est tant mieux. J’ai tant couru, comme toutes les mamans, que je suis ravie que l’âge m’impose sa lenteur. « Ne touchez pas à mes rides - disait la grande Anna Magnani - j’ai mis tant d’années à les obtenir ». Ma maman, Nicole Courcel, avait affiché cette phrase sur le mur de sa chambre comme d’autres maximes qui l’inspiraient et la racontaient. Ces deux belles actrices avaient fait un choix audacieux et plutôt rare dans leur métier : ne pas faire usage de la chirurgie esthétique. En voyant la beauté de leurs visages à 80 ans, je me dis qu’elles ont fait le bon. J’ai pris ce chemin aussi, j’aimerais m’y tenir mais sait-on jamais ? Cette phrase, qui a marqué mon esprit de jeune fille, je n’étais pas certaine de bien la comprendre alors. Aujourd’hui, je crois en capter le sens profond aux airs de nécessité. Chirurgie ou pas, il importe de vieillir en acceptant le passage du temps qui rend les visages plus expressifs, comprendre que la dégradation inéluctable à laquelle nous devons tous faire face nous met à l’abri d’un certain narcissisme et nous engage à prendre de la hauteur pour que vieillissement rime avec anoblissement. Mon Mari Stéphane me dit qu’il me trouve plus belle à 50 ans qu’à 30. Vrai ou pas, il me prouve que le meilleur remède de jouvence reste, pour toujours, l’amour.

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