Redécouvrons la France !

Redécouvrons la France !

J’ai beau le parcourir de long en large depuis 8 ans pour mes Carnets, l’avoir sillonné tant de fois auparavant, je ne me lasse pas de redécouvrir notre merveilleux pays. Depuis que je suis maman, la vallée de la Loire est l’un de mes terrains de jeux et d’éducation favori. Après avoir hanté les couloirs et les terrasses de Chambord pour notre « Festin de Julie » en 2018, j’ai choisi d’emmener ma petite famille visiter les châteaux de Chenonceau, d’Amboise, du Clos Lucé et de Chaumont sur Loire. A chaque fois, la magie opère.

 

Petit lexique du découvreur de châteaux avisé :

Chenonceau : « le château des dames » s’élève avec élégance comme un pont au-dessus du Cher. On y va pour l’originalité de son architecture, la grâce du site (que l’on parcours à pied ou en bateau, en location à quelques encablures du château), pour le riche mobilier ou la collection de tableaux, pour les jardins Renaissance inspirés par Catherine de Médicis ou Diane de Poitiers, ou encore pour l’apothicairerie de la reine Catherine (restaurée il y a peu). Passionnée de sciences, d’astrologie, la belle-mère d’Henri IV était très inspirée par son herboriste Nostradamus. Un bémol : Le confinement ayant sans doute marqué un temps d’arrêt dans les plantations, les parterres ne sont pas aussi somptueux que d’habitude mais d’ici quelques semaines ou mois, ils devraient s’étoffer nettement.

Amboise : ancienne forteresse, le château d’Amboise est plus austère que la plupart des châteaux Renaissance mais il serait dommage de le bouder pour autant. Je lui vois 4 atouts majeurs :

  • Sa situation, surplombant la Loire et logé au cœur de la délicieuse ville d’Amboise ou le dimanche matin se tient un incontournable marché de produits locaux ;
  • Les hommes prestigieux qui l’habitèrent : Charles VIII qui y est né, François Ier qui y grandit, Leonard de Vinci, enterré dans la magnifique chapelle du château ;
  • L’histopad, (gros atout pour les enfants, mais pas seulement) cette tablette numérique restitue les pièces du château dans leur situation d’époque avec meubles, personnages ou tablées garnies de l’époque en donnant des clefs de compréhension de chaque « scène » ;
  • Les jardins : c’est la surprise de ce château, suspendus au-dessus de la Loire ils offrent des perspectives graphiques et colorées qui rappellent la fascination de nos rois pour l’Italie. On sillonne les collines de buis taillés, les allées de nepetas ou de lavande, à la découverte de végétaux ou d’oiseaux exotiques dont l’histoire vous est racontée au fil de cette promenade.

Le clos Lucé : toujours à Amboise, la dernière demeure de Leonard de Vinci. Il y est accueilli en 1516 en France par François Ier, son protecteur et mécène, et il y restera jusqu’à sa mort en 1519. Le château est entièrement tourné vers le maître, son parcours et ses inventions. Ludique pour les enfants, on peut se glisser dans l’atelier de Léonard et comprendre ce qui animait toutes ses recherches : la démultiplication des forces naturelles et du mouvement. Après la visite du château, n’oubliez pas d’aller découvrir le délicieux parc où les inventions de Léonard sont matérialisées en grand format permettant à chacun de les actionner. 

Une pause-déjeuner ?

Et si, comme nous, ces deux dernières visites vous ont occupé une journée entière, je vous conseille de faire une halte à la pâtisserie Bigot, au pied du château d’Amboise. Oubliez les restaurants de chaines ou les crêperies anonymes, la même famille tient cette institution depuis 1913. Que l’on déjeune en terrasse ou dans les petites salle fraiches et confidentielles, l’accueil reste adorable. La carte joue la simplicité : quiche, salade, omelette. Le chocolat chaud est incontournable et les macarons délicieux.

Le château de Chaumont sur Loire  n’est pas un château comme les autres, c’est assurément mon favori car il ne s’y passe rien comme ailleurs et il est toujours habité de créations différentes. Sous l’impulsion de la maîtresse des lieux, Chantal Colleu-Dumond, s’y déroule le festival des jardins, portant, chaque année, sur un thème différent. L’année dernière j’avais été emballée par les « jardins de paradis » qui nous transportaient dans un univers végétal onirique. Cette année, c’est le retour à la terre-mère qui a inspiré les artistes-jardiniers de tous horizons. Moins végétales, plus matérielles, des pièces d’art contemporain et autres installations trouvent leur place dans les différents bâtiments du château. De quoi vous réconcilier avec l’art contemporain, souvent impénétrable, voire un poil bidon. Ici, chaque œuvre transporte, étonne, émeut, dialoguant avec les énergies et questionnant notre rapport à la nature. La restauration n’est pas en reste, sur le pouce dans le jardin ou à deux doigts de l’étoile Michelin sous la serre, vous avez le choix. Un hôtel sur le domaine devrait ouvrir ses portes l’année prochaine. Une bonne raison d’y passer un weekend entier car je ne vous ai pas encore parlé des 32 hectares de parc… 

Un hôtel ?

L’auberge du bon Laboureur à Chenonceau. Tenue par la même famille depuis 5 générations, cette « maison », comme on voudrait pouvoir en trouver plus souvent sur sa route, est un véritable havre en plein village. Ancien relais de poste, l’auberge a petit à petit annexé les bâtiments voisins afin de proposer des chambres toutes différentes sans bousculer l’architecture traditionnelle. L’accueil est sans fausse note : discret, bienveillant, attentif. Les enfants sont rois avec des jeux, des livres dans chaque pièce de la maison et de jolies ballades à faire à vélo aux alentours. Un restaurant gastronomique, un bar-bistrot, une piscine nichée dans la verdure, un vaste potager, un pré pour faire pâturer les moutons, tout concourt à vous donner l’impression d’être en vacances chez des amis. On va visiter le château à pied. Un privilège qui vaut largement de casser sa tirelire. Chambres à partir de 140 euros.