Suite de notre séjour à Grenade

Suite de notre séjour à Grenade

JOUR 2

Le lendemain, cap sur les palais de l’Alhambra. Préférez une visite matinale (pour éviter la foule et la chaleur) et partez en avance (anticipez les embouteillages du matin). Si vous arrivez à 9 h 20 pour une réservation à 9 h, on ne vous laissera pas entrer. Certains monuments sont accessibles gratuitement, dont le palais de Charles Quint, qui, malgré sa grandiloquence charme par son harmonie. Les palais nasrides sont incontournables. Le temps que vous y passerez est compté, faites abstraction de la foule inévitable (désormais limitée par les règles sanitaires) et soyez attentif à la délicatesse des plafonds sculptés de mille arabesques et aux perspectives bouleversantes. Caché dans le parador San Francisco (les paradors sont des hôtels de tourisme appartenant à l’Etat, situés dans un monument historique) au sein même de l’Alhambra, vous trouverez un honnête restaurant, pas donné pour le pays mais qui offre une terrasse au calme avec vue imprenable sur l’Alcazaba, la plus ancienne partie du Palais. Enchaînez justement par cette visite et préparez-vous à découvrir ce que je n’hésiterais pas à faire entrer dans les plus beaux jardins du monde, les jardins des chemins de ronde. Ordre et beauté, luxe, calme et volupté : jardins et architecture s’unissent ici dans une harmonie inégalée. Récurrente dans les jardins andalous, l’eau est partout, encadrée par des bassins géométriques qui structurent les perspectives et séparent les espaces de verdure. A deux pas de la sortie, avant de redescendre en ville, faites un tour par un jardin calme et romantique, le parc « Carmen de los martires ». Sur le chemin de votre retour, offrez-vous un thé dans l’un des plus beaux édifices de la ville : l’Alhambra Palace. Si les prix ne vous permettent pas d’y dormir (d’autant que sa grandeur s’essouffle un peu), vous pouvez profiter de la vue époustouflante sur la ville qu’offrent ses terrasses panoramiques et son architecture arabo-mauresques grandiose, puis redescendez en ville par un entrelacs de ruelles charmantes couronnées de glycines.

 

JOUR 3

C’est le moment de visiter la cathédrale et la chapelle royale ou sont enterrés le roi Ferdinand de Castille et Isabelle la Catholique qui ont chassés les maures de Grenade en 1492 (décidemment, quelle année !) et mis en place la triste Inquisition. Cet ensemble somptueux destiné à assoir le pouvoir catholique en Espagne au XVIe siècle, inaugure un style Renaissance encore empreint de gothique. Elle contient de nombreuses reliques et objets précieux dont de spectaculaires manuscrits enluminés. L’occasion aussi de découvrir le centre historique de Grenade, ancienne médina arabe, le marché de l’Alcaicería, souk modernisé toujours dédié au commerce des tissus mais aussi le Realejo, ancien quartier juif, pour humer une atmosphère plus authentique et vous attabler sur le Campo del Pincipe truffé de joyeuses terrasses. 

Pour déjeuner, faites une halte au marché couvert « mercado San Augustin » où l’on trouve les meilleurs produits locaux – ne serait-ce pas l’occasion de rapporter un peu de ce fameux jambon ibérique ? Chaque boutique ayant un comptoir de dégustation, profitez-en pour picorer (tapear) des petits plats de viande, de poissons ou de légumes irrésistibles. Nous avons consacré l’après-midi à la découverte du musée de sciences de Grenade à deux pas du centre : « parque de las ciencas ». Super bien conçu, il traite de nombreux thèmes comme le corps humain ou la musique (en permettant de découvrir tous les instruments du monde et de jouer de certains d’entre eux), nous immerge dans un planétarium fascinant ou encore reconstitue des scènes animalières en taxidermie. A ne pas rater, même sans enfants ! Mais alors, où sont les gilets jaunes dans tout ça ? Le jour de notre arrivée, la ville était paralysée par une impressionnante manifestation d’agriculteurs. A pieds, puis en tracteurs, ils ont défilé dans une ambiance joyeuse, largement soutenus par la population, pour réclamer des prix justes pour leurs produits. Région très agricole, l’Andalousie produit 80 % de l’huile d’olive du pays. Difficile de ne pas adhérer à leurs revendications si l’on veut que cette fierté ibérique perdure.

 

Dernière nuit à l’hôtel avant de prendre la direction de Malaga où nous avons pu visiter le musée Picasso (c’est sa ville natale) et profiter de l’ambiance endiablée qui régnait dans les rues. Gaïa et moi avons décidé que c’était notre meilleur voyage « en amoureuses » ! Peut-être bientôt le vôtre ?